… ou comment surfer sur une vague très « tendance » qui veut faire croire aux êtres que tous les possibles sont permis sans aucun effort, sans aucun investissement personnel, sans en payer le juste prix et sans poser la question des valeurs ainsi véhiculées.
La société dans laquelle nous vivons tend à persuader chacun d’entre nous qu’il est possible, et même indispensable, de tout obtenir immédiatement. Que ce soit une information, un objet, un repas, un spectacle ou quoique ce soit d’autre. Un clic sur nos ordinateurs et nous voilà pleinement satisfaits, sans attente, sans nous poser de questions…jusqu’au prochain clic.
Nous nous trouvons dispensés de toute réflexion, de qui est payé et combien. Quelles sont les conséquences de nos clics. Chacun est convaincu que tout lui est dû, à un moindre coût. Qu’importe les moyens pourvu que nous soyons maintenus dans l’illusion.
La kinésiologie n’échappe pas à la règle. Dans sa représentation comme dans son enseignement.
Comment souhaitons-nous être représentés ? Quel niveau de réflexion et de conscience mettons-nous en place ? Quel prix sommes-nous prêts à payer pour cela ? Au propre comme au figuré.
La cotisation demandée par le SNK est une somme qui semble conséquente. Certains kinésiologues ne comprennent pas ce prix et souhaiteraient des arrangements, des cotisations plus basses, plus souples, au cas par cas… C’est le choix qui a été fait par d’autres structures représentatives. Un syndicalisme « low cost », habile flatteur de consciences en sommeil. Victor Hugo le décrit bien : « des conseillers vertueux qui servent la maison en la pillant. Sans honte ». Serviteurs vertueux : c’est ainsi que se présentent certains. Prétendant servir la kinésiologie.
Mais c’est bien la maison que l’on pille lorsque l’on prétend représenter une profession en encaissant des cotisations sans rien faire d’autre pour celle-ci que de la maintenir dans un état de dépendance en flattant son mental belliqueux et effrayé.
Le SNK s’est engagé sur un autre chemin, plus ardu, probablement moins « dans l’air du temps ». Nous ne souhaitons pas nous perdre dans des guerres d’ego, où « tout se fait par intrigue et rien par loyauté ». Nous pensons au contraire que représenter la kinésiologie demande un travail constant, besogneux, loyal et engagé. C’est un travail qui demande une vision et une conscience élargies. C’est un travail qui nécessite des actions et des choix qui ont un coût certain.
Notre motivation dans cette aventure syndicale est d’œuvrer pour une profession à la fois consciente de son rôle et profondément humble devant sa responsabilité. Une profession engagée sur un chemin de conscience et de réflexion.
Ceux d’entre vous qui nous ont retrouvées lors du Colloque à Valence ont pu ressentir l’énergie qui nous anime. Votre enthousiasme nous a convaincues que cet état d’être était bien celui que vous souhaitiez voir impulsé.
C’est ce parti pris que nous affirmons. Ne nous y trompons pas : pour continuer à garder ce cap, à maintenir le niveau d’exigence qui est le nôtre, à mettre en place des actions audacieuses – et qui au demeurant profite à toute une partie de la profession qui parle sans agir – nous avons besoin d’argent. Car ces actions ont un prix.
Béatrice Saint-Péron
Trésorière du SNK