Groupement d’achat et séances de kinésiologie

Chers adhérents, consœurs et confrères,

Récemment, plusieurs annonces ont été relevées sur Internet et nous ont alertés sur le phénomène du groupement d’achats pour particuliers …

Si ce principe n’est pas nouveau, en revanche, l’approche agressive et désastreuse pour les personnes proposant ainsi leurs services est indéniable.

Revenons sur les principes : plusieurs sites proposent des « partenariats » avec des personnes souhaitant développer leur offre, leur clientèle. Ces sites (leurs responsables) offrent alors d’en faire la vente via un site de groupement d’achat : une promotion en échange d’une mise à disposition d’un canal de publicité. Jusque-là, rien de particulier.

C’est dans les conditions requises que cela frôle d’une part l’illégalité (vente à perte) et, d’autre part, la décence. Les propositions étant sensiblement les mêmes d’un site à un autre, elles sont les suivantes :

– la personne proposant ses services accepte d’emblée une réduction de 50% à 90% (!) de son tarif habituel
– le pourcentage restant est à partager à moitié entre celle qui réalisera la prestation et … les responsables du site de groupement
– l’offre est à pourvoir sur de « grandes » quantités (200, 500 prestations ou plus).

S’il est évident que le mode de publicité semble efficace (et pour cause) il nous apparaît important de garder la tête froide devant une telle proposition.

Quelques calculs simples :
– un kinésiologue proposant des séances à 60 euros va donc proposer celles ci à 30 euros.
– Dans le meilleur des cas pour chaque séance, il se verra rétribuer 50% du coût final, donc … 15 euros par séance (25% de son tarif habituel).
– S’il a souscrit à un engagement « minimum » de 200 séances, il pourra en faire environs 6 par jour ce qui lui reviendra à faire des séances pendant 2 mois, chaque jour, pour 25% de son chiffre d’affaire … 6 séances par jour … 2 mois … ¼ du tarif … travailler beaucoup plus pour gagner énormément moins.
Cela, c’est la partie émergée de l’iceberg, car il faut ajouter :
– le fait que les séances sont déjà vendues lorsque les 200 clients appellent pour traiter les rendez-vous: oui, la prise de rendez-vous et les contacts sont à la charge du prestataire,
– le fait que, pendant ce temps, la clientèle habituelle est délaissée et la future clientèle ne peut être approchée par manque de temps.

Quant aux arguments avancés :
– vous faire connaître ? oui … comme low cost de la kinésiologie. Cela semble évident pour une compagnie aérienne, mais difficile à vivre comme image pour un kinésiologue digne de ce nom.
– fidéliser une clientèle ? non … la clientèle qui paiera 30 euros une séance ne reviendra pas à 60 euros d’autant que d’autres offres aussi alléchantes seront disponibles lorsque le kinésiologue reviendra à son mode de rémunération premier (et puis, 60 euros alors … c’est du vol ?).
– faire découvrir la kinésiologie au grand public ? oui et non … quel que soit l’amour et les convictions d’un praticien, à la 50ème, 80ème, 100ème séance en quelques jours et pour trois fois rien : aura-t-il toujours envie de faire découvrir son métier avec la même patience ?

En résumé, quelles que soient les conditions d’exercice ou pressions que vit le (la) kinésiologue, une telle approche a toutes les chances de porter un coup financier énorme au praticien, de porter une atteinte durable à l’image d’une profession et de le démoraliser.
Les avantages ? Pour le client, ils sont évidents. Mais pour le kinésiologue … nous cherchons encore …

Le Conseil d’AdministrationÂ